Edito du Président du GEPA, Avril 2020

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Confiné, mais toujours là !

La pandémie qui nous touche, frappe en plein cœur l’activité économique de nos entreprises. Le GEPA se tient à vos côtés pour vous soutenir dans cette épreuve.

Nous organisons des visio conférences hebdomadaires pour vous apporter un éclairage sur les différents dispositifs mis en place.

Nous nous rendons compte, qu’il y a un décalage entre l’aide annoncée et la réalité. Sur les prêts, les plus fragiles (entreprise en sauvegarde, entreprise en redressement,…) sont exclus du dispositif. La garantie n’est pas accordée systématiquement par BPI. Les dossiers sont étudiés. La réalité de l’aide porte sur quoi au final ? Uniquement sur la garantie apportée à 90% par la BPI. Nous pouvons avoir un prêt sur 1 an représentant au maximum 25 % du chiffre d’affaires annuel. La BPI nous facturera 0,25% de la garantie pour une année, via notre banque. A l’issue de ces 1 an, si l’entreprise est dans l’incapacité de rembourser, le prêt sera étalé sur une période de 1 à 5 ans avec un taux d’environ 2% selon l’hypothèse de nos experts banquiers.

Certes, la réelle aide est le chômage partiel. Mais au final financée par qui ? par les fonds abondés par les entreprises ?

Souvenons-nous qu’entre 2011 et 2014, ce sont plus de 140 milliards par an d’impôts et de prélèvements obligatoires que les français ont payé en plus chaque année.

La France, ne peut pas être généreuse, car depuis des décennies, la classe politique est incapable de correctement la gérer, enfermée dans le clientélisme, les avantages partisans et l’absence totale de vision.

L’Allemagne qui s’est montrée plus fourmi, avec un excédent budgétaire de 13,5 milliard d’euros en 2019. Soit une cagnotte de 48 milliards d’euros peut, elle, faire face à la crise. Elle peut réellement aider ses entreprises en leur donnant 9000 € (+ 5000 € en fonction des régions) d’aide, non remboursable. En France, l’aide n’est pas possible. La réalité du terrain ne correspond pas aux discours, car nous n’avons tout simplement pas les moyens financiers.

Nous passons notre temps à pérorer, à jacasser, à disserter sur ce qu’il faudrait faire ou pas faire. Mais au final, nous ne faisons rien. Nous croulons sous les déficits, nous croulons sous les impôts et nous nous rendons compte de notre système de santé a dû mal à s’adapter face à une pandémie. Dans le même temps, tout le monde s’accorde à dire, qu’il y a pléthore de fonctionnaires dans collectivités territoriales dont la gestion est à la dérive entre les mairies, communauté de commune, métropole, Conseil Départemental,… On multiplie sans arrêt les structures, et les indemnités des élus, mais aussi les impôts pour un service rendu supplémentaire nul, voire négatif, tant les strates annihilent leurs actions entre elles. Nous n’avons pas un problème de moyens, mais de répartition de la ressource.

Nous critiquons sans cesse quel que soit le sens de la décision. Lorsque Roselyne Bachelot avait constitué des stocks de vaccin, de masques, … l’opinion publique l’avait accusé de dilapider l’argent public. Lorsque, les pouvoirs publics, face aux critiques, ont fait machine arrière, aujourd’hui, nous les accusons d’être incapable… N’y a t-il pas là un problème avec ce climat de défiance permanent qui empêche les bonnes décisions ? N’avons-nous pas un problème collectif de comportement ?

Regardons des pays comme la Corée du Sud, où le confinement est limité, parce que le pays a mis en place une politique de test massif, de suivi des personnes infectées, mais surtout grâce à une immense discipline du peuple, qui, par ses actions individuelles barrières, arrive à protéger l’ensemble de la collectivité. L’individualisme de notre pays nous empêche de limiter la casse économique, comme sait le faire la Corée. C’est une leçon à méditer.

Pour finir, je voudrai rendre un hommage au personnel soignant qui se dévoue nuit et jour pour porter assistance à la population, avec un matériel inadapté à la situation. Nous avons la chance de les avoir. Honte à ceux qui les menacent, qui leur demande de partir. Là aussi, on se rend compte qu’il n’y a pas de plus grande vilénie lorsque la méconnaissance et la peur prennent le dessus. J’espère que ceux qui n’en veulent pas aujourd’hui, et qui en auront besoin demain, seront constants dans leur choix, et se soigneront seuls…

Bon confinement tous. Prenez soin de vous, de vos proches et de vos entreprises. Frédéric REGIS Président du GEPA  
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